Contrairement à 80% de la population française, au collège j’ai commencé à apprendre l’allemand. J’ai fait partie de ces élèves un peu victimes qui après 3 années de rude apprentissage arrivent au lycée avec une pseudo maîtrise de leur déclinaison quand les autres, les petits rigolos qui ont choisis l’espagnol sont déjà bon pour l’immigration tant ils semblent maîtriser leur sujet.

Sur les bulletins, même injustice. A croire que notre prof n’avait pas compris que c’était sur 20 qu’il fallait nous noter, et, quand les autres en face roulaient des mécaniques avec leur points bonus qui leur permettaient d’atteindre des notes absurdes comme le « 21 » moi c’était les points au-dessus de la moyenne que je comptais.

Pourtant j’ai continué. Je me suis accrochée. Sur une erreur de la banque en ma faveur j’ai décroché un 19 le jour du bac. Je ne me suis toujours pas remise. Forte de ce succès inexpliqué j’ai rempilé pendant mes études.

Nous étions 5 sur les deux classes de BTS à avoir fait ce choix masochiste. 5 à essayer de décortiquer des articles professionnels sur les entreprises allemandes 3 heures par semaines. 5 à se regarder dans le blanc des yeux chaque fois que la prof posait une question. L’une des filles de ma classe à même tenter de passer un mois de son été sur place pour rattraper son retard. Elle est rentrée avec une parfaite maîtrise de la gastronomie locale… mais toujours aussi perdue.

Moi à force de m’accrocher j’étais désormais capable de prononcer trois phrases d’affilées. « Gutten tag. Ich heiße Mathilde. Ich mag Kartoffelsalat ». Soit la première phrase apprise le jour de la rentrée presque 10 ans plus tôt. Et même pas correcte puisque je n’aime en fait pas la salade de pomme de terre.

Au bout d’un an j’ai quand même décroché un compliment : je lisais bien l’allemand, et ce, avec un bon accent. Super. Je ne comprenais donc strictement rien mais je le faisais bien.

Le jour des oraux le ciel ce coup-ci, n’était pas avec moi, il s’est vengé du lycée. J’ai écouté la vidéo de 10 minutes qui parlait – d’après les corrections – du travail des enfants dans les industries textiles.

En face de l’examinatrice avec ses grosses lunettes, impossible de tenter un numéro de charme. Je perds mes moyens et fais mon intro… en anglais. « In deutsch, bitte ». Evidemment, oui en allemand…en allemand

Et vous savez quoi ? Malgré tout, malgré le fait que je porterai jamais (jamais plus du moins) de chaussettes dans mes tongs, malgré mes résultats plus que moyen, malgré mes profs toutes plus traumatisantes les unes que les autres, malgré cette tenue tout ce qui a de plus hispanisante, même si je viens du sud et par tous les chemins j’y reviens… et bien je crois bien que je vais rempiler.

Pour le plaisir.

Petit aparté concernant cette tenue : j’ai un truc avec les robes longues en ce moment. Je ne mettrais pas forcément celle-ci pour aller travailler, même si j’ai la chance de n’être frustré par aucun dress-code mais pour la plage ça oui ! La plage pour laquelle je viens enfin de booker mes billets pour mes premières vacances depuis… un an !! Ça ne m’entonnerait pas que je sorte le champagne du frais pour fêter ça !

Sheinside dress II Superga Sneakers II Zara earrings –

Crédit photo : Beaauuu Paris

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3 commentaires

  1. Que tu me fais rire! Tu es en verve et en plus fort jolie en espagnole.

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