Si j’en crois les médias je fais partie de la génération de Y. La fameuse « Gen Y » qui précède la non-moins fameuse génération des millenials. Je fais donc normalement partie de la jeune génération, plus ou moins digitale native ; même si j’ai connu l’époque où on ne pouvait pas utiliser simultanément un téléphone fixe et internet dans un même appartement et que j’ai été – à une sombre période de l’histoire – inscrite sur réseaux campus, l’ancêtre de facebook.
Mais globalement je fais quand même partie de ces gens qui n’ont pas besoin qu’on leur explique comment marche snapchat et qui ne sont plus censés dire « l’internet ». Je suis censée être moderne.
Mais pour être tout à fait honnête je ne pense pas l’être tant que ça « moderne »…
En fait j’ai un attrait sans borne pour la désuétude et une légère tendance à me comporter comme une bonne petite vieille. Parce que malgré mes trois comptes instagram, mes deux portables, mes 4 écrans (je suis CM) et toutes mes petites applications qui clignotent sur mon téléphone je continue a appeler une soirée une « sauterie ».
Le matin dans le RER je m’assoies toujours à la même place, dans le même sens, dans le même wagon et j’ai l’impression que ma journée commence mal quand quelqu’un est assis à MA Place.
Quand je vais au tabac du coin je tape la causette au buraliste et je lui demande « la même chose que d’habitude » comme si ça faisait 25 ans que je venais ici.
Je ne bois plus de café après 16 heures sous prétexte que ça m’empêche de dormir. Et je compte mes heures de sommeil. Tous les jours.
Je range mes affaires par couleur et par type. Mais ça peut être est-ce seulement la marque de ma maniaquerie extrême ?
Parfois quand je raconte quelque chose je dis « quand j’étais jeune » et je reprends les personnes qui disent « des fois » comme si j’étais une prof de français aigrie (ce qui ne m’empêche nullement de continuer à confondre les auxiliaires et de ne pas savoir accorder la plupart de mes verbes).
Et c’est pas fini !!
Le pire du pire c’est tout ces mots à la limite de la ringardise que j’utilise quand je parle.
Je dis « chouette » (avec la voix qui va avec) à la place de cool – je milite pour que le mot chouette redevienne cool justement – je dis que je suis chagrine suis je suis triste ou contrariée et que j’ai des palpitations quand je me sens au bord de l’évanouissement, même si le plus souvent je dis que je me pâme parce que je trouve que ce mot à une connotation romanesque à souhait que j’aime beaucoup.
Quand on me demande mon avis au lieu de hausser les épaules en soupirant « ché pas, comme tu me veux » je dis « tu sais quoi, choisis, peu me chaut », et je dois être la seule nana de 25 ans à utiliser ce style d’expression tout en utilisant simultanément tous ces mots des-gens-de-la-comm’, tout en continuant à faire une faute d’orthographe dans chacune de mes phrases, tout en utilisant plus d’anglicismes qu’il n’en faut.
Je n’ai pas du être programmée normalement à la naissance…
Et je ne vous raconte pas quand on en arrive au stade des insultes on est au top du top car dans mon échelle de valeur être sotte ou nouille est bien bien pire que d’être conne (oops). Heureusement je jure encore de façon un peu près normale avec pleins de mots qui commence par F*** ou P**** voir Ch*** au grand désespoir de ma chère mère qui aimerait que, comme elle je me contente d’un petit « Zut, pardon !» qui est plus ou moins la chose la plus grossière que je n’ai jamais entendu venant d’elle.
Il y a aussi ces mots moins courant que j’aime et qui font parfois lever le sourcil de mes collègue quand je me plains de m’être fais fustiger par ma boss (qui ne me fustige pas vraiment dans le sens premier du terme mais j’aime bien les exagérations !) et que je lâche un « Dieu » pour marquer mon étonnement ce qui n’est pas très bien au vu du troisième commandement, qu’on se le dise. (Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa)
Et puis bon évidemment il y a le fait que je refuse d’avoir une carte sans contact « trop moderne » [grimace de dégoût], que ma playlist est intégralement composée de chanteurs morts depuis deux décennies et que j’ai appris il y a quelques mois seulement la définition du terme « OKLM ».
Je ne suis pas née au bon siècle, c’est certain.
Mais bon je me console en me disant que si j’étais née 50 ans auparavant – ou 200 : aaaah l’empire… – je n’aurais pu porter ni ce jean troué, ni cette blouse décolleté, ni ces espadrilles compensées. On ne peut pas tout avoir !
– Jean Farleigh Asos II Top StyleWe II Espadrilles Castaner II Sac Pinko –
Crédit photo : Beaauuu.com
SHOP MY STYLE :
Ta chère mère te félicite pour tes productions écrites mais t’encourage malgré tes aveux de faiblesse en orthographe à corriger quelques fôtes très faciles à repérer. Tendresses.
j’aime beaucoup ta tenue
cela te vas super bien
gros gros bisous