Au lycée, en français je me souviens d’une chose que nous avait dit notre prof. Enfin je me souviens d’un peu plus que ça mais celle-ci en particulier m’avait marqué. C’était à propos des parenthèses dont j’avais tendance à user jusqu’à l’abus. Ma prof donc m’avait sympathiquement fait remarquer que si c’était entre parenthèse ce n’était pas intéressant et donc, que ça n’avait pas lieu d’être.
Elle m’avait donc rendu ma copie sur laquelle elle avait barré absolument tout le contenu de mes chères parenthèses. Disons un bon tiers de ma copie, et donc de mes explications… et donc de ma note. Je peux vous dire que ça m’avait sérieusement vaccinée. La fois suivante je rends donc une copie toute belle – oui oui j’ai toujours rendue des belles copie à partir du moment où j’ai compris qu’il y avait des points de présentation en jeu – sans aucune parenthèse, rien, nada, que tchi. Par contre je ne vous dis pas les virgules, les points virgules, les points de suspension… Partout.
Au moment de me rendre ma copie ma prof me félicite donc pour l’effort fourni mais ne manque pas de me faire remarquer que quand même, il serait préférable de faire des phrases plus courtes. Pour illustrer son propos elle me fou sous les yeux une demi-page de ma copie entourée en rouge. Une seule phrase. Une seule phrase d’une demi page en fait. Avec une minuscule écriture en pattes de mouche et aucune marge. Bon, ok sur le coup je me suis peut-être un peu laissé aller, mais il ne faut jamais sous estimer la force d’emportement d’une passionnée.
Pour la fois suivante, nouvel exercice. Il faudra donc que je réduise mes phrases, et pour cela je devrais les lire dans ma tête en coupant ma respiration. Juste pour voir. Si je suis bleue avant le point c’est que ça ne va pas.
Pendant toute l’année ma prof ne m’a pas lâché. Quand j’ai fini par être capable de simultanément pondre des phrases d’une longueur correcte et sans parenthèses et s’est attaquée à ma grammaire. Oui parce que l’orthographe elle avait laissé tombé. Elle avait bien tenté les -1 points par fautes pour me brusquer un peu mais sur des dissertations de 4 copies doubles j’arrivais à des notes que, même au pôle nord il n’ont jamais vu un nombre aussi négatif ! Alors on s’est mis d’accord pour une tolérance de deux fautes par page et mes notes ont pu remonter, et ma moyenne avec.
La grammaire donc. Nous y avons tous eut le droit, toute la classe. Objectif bac littéraire oblige. Enfin nous avons en fait eut plus d’interdictions que de droits : interdiction de commencer une phrase par « Il y a » ou par « C’est… ». Interdiction de parler de soi à la troisième personne ; les fameux « nous allons nous pencher sur… » NON. Nous qui ? TU vas te pencher sur le sujet, et TU vas dire des conneries, mais ne mets pas tout le monde dans le même sac ! aimait à dire notre charmante prof. Ensuite elle nous a imposé l’usage de prépositions. Plus elles étaient sophistiquées plus ça lui plaisait. Un « malgré que » et elle s’arrachait les cheveux ( Oui il faut cesser les gars, définitivement !!!) mais un petit nonobstant et elle vous embrassait.
Elle ne nous lâchait pas. Celui que osait commençait sa conclusion par « au final » s’en mordait les doigts, celle qui écrivait un anglicisme aussi, et je ne vous parle même pas des « guillemets » utilisé pour autre chose qu’une citation.
Un an à trembler à chaque rendu de copie. Et puis il y a eu les épreuves du bac et les vacances, et la rentrée… et la même prof !
Seulement cette année là nous n’étions plus en cours de Français à proprement parler, mais en littérature. Nous avons eu le droit à une certaine tolérance. J’ai eu l’autorisation de remplacer mes parenthèses par des tirets – d’où le fait que j’en mette partout – mais avons gardé une certaine propension à utiliser tout ce que le français possède de mot desuets.
Je me suis réconcilié avec le vocabulaire et la grammaire mais toujours pas avec l’orthographe. Malgré que… STOP
I remember something my High School French teacher had told us. Well, I remember a bit more than that but one thing that she taught us particularly struck me. It was about parentheses, which I, at that time, had a tendency to overuse. My teacher had nicely pointed out that if something was to be in parentheses, it wasn’t interesting and therefore had no reason to be.
Afterwards, she handed me my assignment back and I noticed she had carefully crossed off the entire contents of my precious parentheses. I’d say it made up for about a third of my essay, a third of my explanations…and consequently a third of my grade. I gotta tell you, it seriously hurt. The following time, I handed in a beautiful essay – yes I started handing in nicely written essays as soon as I understood that doing so would get me extra points – without even one parenthesis, nada, niet, nothing. The number of commas, semi-colons and suspension points was consequently enormous – yes I’m also one of THOSE people who use that weird semi-colon thingie that no one ever seems to use. Everywhere. As my teacher handed it back to me, she proceeded to congratulating me on the effort but she did mention that it would be preferable if I simply wrote… shorter sentences. To illustrate her point, she showed me a half-page paragraph circled in red. One. Single. Sentence. One single sentence that is half-a-page long. With tiny handwriting and no margin. Well, ok, in the heat of the moment I may have gone a bit too far, but the enthusiasm of a passionate girl should never be underestimated.
The following time, new exercice. I’ll need to shorten my sentences and for that, I will have to read them in my head while holding my breath. Just to see. If I turn blue before I get to the end of the sentence, then there’s something wrong.
At no point during the year did my teacher give up on me. By the time I had finally managed to silmutaneaously write shorter, parentheses-less sentences, she started attacking my grammar. Yeah, because she had given up on my spelling. She tried taking a point off per mistake to get a reaction from me but on 4 page essays, I’d get grades that even in the North Pole they’d find too far below zero!
So we agreed on a quota of 2 mistakes per page and my gardes managed to go up, and consequently my average.
So…grammar. The whole class also had to go through that. Mandatory for a L baccalaureate. Well, we actually had more restrictions than we had rights: it was forbidden to start a sentence with “There is” or “It’s…”. Forbidden to talk about yourself in the third person; the famous “we shall tackle…” NO. “WE who? YOU will tackle the subject and YOU will bullshit, but don’t put everyone else in the same bag” is what our dear teacher used to say. Then, she forced us to start using prepositions. The more sophisticated they were, the more she liked them. One “despite” and she would pull her hair out (yah stop guys!!) but one “notwithstanding” and she would kiss you.
She would never give up. Anyone who would dare to start their conclusion by “Finally” would provoke mad finger-biting syndrom, anyone who would use anglicisms as well and I won’t even tell you about using quotation marks for anything else than quoting something.
It is with shaky hands that I handed in every assignment that year. And then there was the end of the year exam, the summer break, and back to school… to the same teacher!
Only that year we weren’t taking French class anymore but Litterature class. So we were cut some slack. I had the right to replace my parentheses by hyphens – that explains why you see them all over my articles – but we did keep a certain habit to use all the obsolete words that the French language possesses.
I eventually made up with vocabulary and grammar but never with spelling. Despite… STOP
– Pull / Sweater Gat Rimon || Echarpe / Scarf Zara || Jean / Jeans Levis || Chaussures / Boots Ganni || Sac / Bag Georgia Chloé || Manteau / Coat Zara –
Crédit photo : Beaauuu Paris
Translation by Lily’s words
Très sympa ton article. D’accord tu es fâchée avec l’orthographe mais quelques fautes sont très très très faciles à corriger. Bravo tu as été bien inspirée.